Analyse des marchés | n°4 | 2022

Vous pouvez découvrir notre Analyse des Marchés. Un document réalisé par nos conseillers en placement avec quatre sujets : retour sur les marchés, la vision pour la suite, la thématique choisie, nos experts vous répondent. Différents sujets mis sous la loupe de nos experts avec leurs visions de l’actualité et de l’économie.

Tous les trois mois, vous retrouverez sous format pdf dans votre boîte email ou sur notre site l’Analyse des Marchés de la BCJ. 

Analyse des marchés n°4 | 2022

Cyrille Joray, Cyrille Joray, Responsable Devises, Négoces et Trésorerie

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Nos experts vous répondent

Dans ce numéro, notre expert Cyrille Joray, Responsable Devises, Négoces et Trésorerie à Porrentruy, traite de la thématique de la crise énergétique.

questions

Vous aimeriez que nos experts traitent une thématique qui vous intéresse ? N’hésitez pas à nous écrire et à nous la proposer pour notre prochain numéro trimestriel.

Contact : marches@bcj.ch

Pourquoi parle-t-on de crise énergétique?

L’Europe pourrait faire face à une crise énergétique sans précédent cet hiver. La raison principale de ce manque d’électricité est due à l’arrêt de nombreuses centrales nucléaires sur le territoire européen, particulièrement en France suite à la découverte d’un problème de corrosion touchant les refroidisseurs et en Allemagne depuis la décision de sortie du nucléaire en 2011. L’énergie atomique représente 70% de la production de courant en Hexagone. De plus, la sécheresse récurrente de ces deux dernières années a réduit les capacités de production du secteur hydraulique de 23.1%. Ces deux facteurs rendent l’Europe dépendante en terme d’importation de gaz afin d’augmenter ses capacités de production électrique. La forte reprise post-Covid a redonné des couleurs aux prix des matières premières en raison d’une demande très élevée. De surcroît, le conflit géopolitique en Ukraine a augmenté la tension sur les prix de celles-ci. Le gaz russe représente 40% de la consommation totale de l’Europe. À la suite des sanctions économiques, la Russie a fortement réduit ses exportations vers le Vieux Continent. Cette crise énergétique est donc la conséquence de plusieurs facteurs accumulés.

Concrètement, qu’est-ce qui nous attend cet hiver?

Il existe deux scénarii en Europe pour cet hiver. Dans le meilleur des cas, la saison hivernale affichera des températures clémentes, ce qui aurait pour incidence une consommation moins gourmande d’énergie. Seules quelques restrictions pourraient alors être appliquées mais les coupures de courant ne seraient pas à l’ordre du jour. En revanche, un climat plus rude que la norme pourrait amener quelques complications au niveau de l’approvisionnement en électricité. Les contingentements toucheraient dans un premier temps certains secteurs d’activité épargnant ainsi les ménages. Si cela n’est pas suffisant, des limitations seraient alors imposées à l’ensemble de la population et des entreprises. Qu’en est-il d’un black-out ? Techniquement, la possibilité que des coupures de courant aient lieu est peu probable mais possible. Cependant, l’idée qu’une interruption complète du système électrique pointe le bout de son nez n’est pas envisagée du côté européen. Si les choses venaient à se compliquer, les conséquences pourraient tout de même être douloureuses pour les sociétés. Des difficultés de production, une chute de la rentabilité et une augmentation des coûts viendraient grignoter les marges des entreprises.

Quels sont les impacts sur mes investissements?

Comme mentionné précédemment, plusieurs chocs ont touché l’Europe ces derniers mois. Afin de lutter contre la hausse de l’inflation, les banques centrales ont mis en place une politique monétaire restrictive en augmentant les taux d’intérêt non sans effet pour les marchés financiers. Ces mesures ont tiré la performance des placements en actions et en obligations vers le bas. L’effet s’est immédiatement matérialisé dans les portefeuilles avec une baisse oscillant entre 14 et 16%. Les problèmes de politique énergétique sur le Vieux Continent sont des facteurs aggravant le renchérissement déjà conséquent. Les inquiétudes concernant la croissance en Europe sont préoccupantes, confirmant ainsi que son économie se dirige de plus en plus en territoire récessionniste. La hausse de la facture d’énergie aura un impact négatif sur les bénéfices des entreprises et sur les ménages. L’augmentation des taux directeurs de la Banque centrale européenne, afin de contrer l’inflation galopante, n’est pas sans répercussion pour l’Italie. Sa dette publique se monte à plus de 150% de son PIB et remet en question sa solvabilité. Suite à ces conséquences, nous estimons qu’il est essentiel de limiter son exposition au marché des actions européennes. De plus, tant que les indicateurs d’une reprise économique ne seront pas au vert ou que l’inflation ne se sera pas estompée, nous privilégions de garder une allocation prudente pour limiter le risque sur les portefeuilles.