Analyse des marchés | n°2 | 2022
Vous pouvez découvrir notre Analyse des Marchés. Un document réalisé par nos conseillers en placement avec quatre sujets : retour sur les marchés, la vision pour la suite, la thématique choisie, nos experts vous répondent. Différents sujets mis sous la loupe de nos experts avec leurs visions de l’actualité et de l’économie.
Tous les trois mois, vous retrouverez sous format pdf dans votre boîte email ou sur notre site l’Analyse des Marchés de la BCJ.
Jordan Maschio, Conseiller en placement
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Nos experts vous répondent
Dans ce numéro, notre expert Jordan Maschio, conseiller en placement à Delémont, traite de la thématique des banques centrales.
Vous aimeriez que nos experts traitent une thématique qui vous intéresse ? N’hésitez pas à nous écrire et à nous la proposer pour notre prochain numéro trimestriel.
Contact : marches@bcj.ch
Quel est le rôle d’une banque centrale ?
Une banque centrale possède un statut de grande importance au sein d’une économie. C’est elle qui définit la politique monétaire, c’est-à-dire l’ensemble des moyens mis en œuvre pour agir sur l’activité économique par la régulation de sa monnaie. Pour la Banque nationale suisse (BNS), la stabilité des prix est l’un des objectifs premiers avec une inflation cible de 2% par année. Dans son cahier des charges figurent aussi la gestion du trafic des paiements ainsi que l’approvisionnement en numéraire (émission de billets de banque). En outre, elle peut aussi agir en tant que prêteur de dernier recours lors de stress extrêmes dans les marchés financiers.
Quels sont les outils à disposition des banques centrales pour mettre en œuvre leur politique monétaire ?
Les banques centrales doivent piloter la masse monétaire disponible dans leur économie. En effet, la valeur de la monnaie diminuera si le numéraire en circulation augmente, et inversement. Afin de garantir une certaine stabilité des prix, le principal outil à leur disposition est le taux d’intérêt directeur. Il représente la rémunération des avoirs des banques commerciales déposés auprès des banques centrales. En Suisse, actuellement ce taux est fixé à -0.75%. Par effet de ricochet, il influencera l’ensemble des activités bancaires. Les banques centrales peuvent également procéder à des interventions sur le marché des changes afin de renforcer ou affaiblir leur devise nationale. Depuis quelques années, la BNS intervient fréquemment afin d’éviter un trop fort renchérissement du CHF contre l’EUR.
Pourquoi les banques centrales sont-elles à nouveau au cœur de l’actualité ?
Lors d’évènements économiquement importants, les interventions des banques centrales peuvent être plus que jamais déterminantes. En 2020, l’arrivée du Covid-19 a contraint la fermeture forcée de plusieurs pans de la société. Afin d’éviter l’étouffement du crédit et l’assèchement des liquidités, les banques centrales ont été contraintes d’assouplir massivement leur politique monétaire. Aujourd’hui, face au défi de l’inflation, les banques centrales sont rappelées à leur première mission : la stabilité des prix. Après la carte du « transitoire », le seul choix qui s’offre désormais aux banques des banques est une normalisation de leur politique monétaire, en appliquant des stratégies plus restrictives. Pour preuve la première augmentation de taux aux USA a eu lieu au mois de mars.
Quelles conséquences les décisions à venir peuvent-elles avoir sur les acteurs économiques ?
Les banquiers centraux sont désormais contraints à un jeu d’équilibriste : combattre l’inflation ou soutenir la croissance. Une normalisation trop rapide pourrait effectivement juguler l’inflation en ayant comme effet collatéral, un ralentissement forcé de la croissance. En Suisse, si la BNS optait pour un positionnement plus restrictif, cela entrainerait de facto un rapide renchérissement du CHF, rendant nos exportations moins attractives. Au-delà des marchés financiers qui dans leurs fluctuations jouent le rôle d’agrégateur d’anticipations, la modification des politiques monétaires aura des répercussions sur l’ensemble des acteurs économiques. En effet à moyen terme, tant les devises que les taux d’intérêts seront influencés par les décisions qui seront prises par les banquiers centraux. Ce phénomène pèsera indirectement sur l’épargne, la consommation et les investissements des acteurs économiques.